François Keller
Licencié en Sciences de l’éducation (Université de Genève, 2003), diplômé en éducation spécialisée (Institut d’études sociales, 1983), praticien formateur HES-SO. Auteur de publications portant sur des thèmes de société. Fondateur de l’Institut suisse de brainworking en 2006 à Genève, dont il assure la direction générale.

40 ans d’entreprenariat solidaire
François Keller nait en 1959 à Genève. Il y débute ses activités professionnelles à la fin des années 1970 dans le secteur de la jeunesse. Dans le sillage des pratiques inventées dans ces années-là, entre autres avec l’apport des sciences humaines et la brèche de 1968, il entreprend des études en éducation spécialisée et obtient le diplôme de l’Institut d’études sociales en 1983. Auparavant, il s’était impliqué dans la création d’un Club d’enfants inspiré des méthodes de pédagogie active (1978, Plainpalais). Durant l’année scolaire 1983 – 1984, il fera partie de l’équipe de l’École active « La Barigoule ». En 1984, il contribuera au lancement du Baraquement d’accueil et de rencontres co-géré avec des adolescents à Vernier (ABARC). Puis, dans le cadre du Collectif de travail, il a organisé des opportunités d’emplois intégratifs avec des personnes ayant effectué des séjours en psychiatrie ou en milieu carcéral (Le Liotard, Genève, 1982 – 1984). Il interviendra ensuite dans des institutions où l’un des principaux enjeux est l’hospitalité à instaurer avec des personnes demandant à renouer avec la vie et à améliorer leurs conditions de santé, de dignité et d’indépendance (Centre d’hébergement d’urgence Le Racard, Genève, 1985 – 1991 et Maison d’accueil Fossati, Yverdon, 1991 – 1993).
En 1988, à Lausanne, il participe à la constitution de l’association Le chiffre de la parole, où il intervient depuis lors. En 2006, à Genève, il constitue l’Institut suisse de brainworking. En 2007, à Lausanne, la Coopérative sociale et culturelle Immunitas. Chacune de ces structures privées de réinsertion sociale et professionnelle sont partenaires d’administrations publiques des cantons romands, notamment de Vaud et de Genève.
La complexité des problématiques rencontrées sur le terrain (exclusion sociale, perte de repères, violence, addiction, dévalorisation) intervenant aussi en écho aux questions de société, l’ont amené à suivre des cours de la Faculté des Sciences de l’éducation de l’Université de Genève pour acquérir d’autres outils d’intervention et de théorisation. Ce cursus universitaire, effectué simultanément à son activité professionnelle, se conclura par l’obtention d’une licence en sciences de l’éducation en 2003.
Dans les années 1980, il s’intéressait déjà au travail clinique entrepris par Claire-Lise Grandpierre à Lausanne ; une femme qui avait instauré en 1974 le Collectif de recherche pédagogique et psychanalytique. Ce dispositif accueillait alors de jeunes autistes et permettait à nombre de personnes intéressées par un abord non discriminatoire de l’autisme, entre autres pour que la folie, la violence ou l’ascolarité ne soient pas sources d’exclusion, d’élaborer la logique et la stratégie de leurs interventions. Le défi était qu’une autre « institution » s’invente dans la parole, dans son écriture même au quotidien, à partir de ce qui ne va pas de soi et ne fonctionne pas déjà ; son but étant de déjouer toute fermeture au profit de l’écoute, de l’intelligence et de la santé de la vie.
L’élaboration de son propre « cas de vie », passant par un travail de recherche, de lecture et d’écriture, en était la condition. François Keller a alors entrepris un itinéraire de formation analytique et clinique avec Claire-Lise Grandpierre de 1990 à 1993.
En 1994, en collaboration avec la maison d’édition Spirali (Paris, Milan), il co-organise le congrès « La charte intellectuelle » au Palais des Nations de Genève.
« Les échanges qui se nouent avec l’économiste Emilio Fontela à l’occasion de cette manifestation culturelle publique et par la suite, introduisent la notion de brainworker et de brainworking pour indiquer « travail intellectuel » ; « direction de projets » ou encore « capital narratif. »
Ces termes se réfèrent à des travaux de chercheurs auprès du Conseil de l’Europe qui pointaient l’émergence de nouveaux services pour des particuliers et pour des équipes, entre autres dans le besoin de valorisation du capital narratif inhérent à un itinéraire de vie, professionnel ou entrepreneurial. Le capital intellectuel d’une expérience en acte appelle à développer une approche transversale, intersectorielle et intergénérationnelle, où le récit tient un rôle central. Valoriser les acquisitions de l’expérience à travers le récit renforçait l’intérêt pour le brainworking, permettant précisément de travailler le lien entre l’éducation et l’économie productive.
En 2006, François Keller constitue à Genève de l’Institut suisse de brainworking, une association depuis lors reconnue d’utilité publique et certifiée Eduqua. L’Institut est ouvert à des porteurs de projets, des ingénieurs, des entrepreneurs, des artistes. Toute personne, du jeune qui a besoin d’acquérir de l’expérience au sénior disposé à fournir un enseignement, de l’assuré en recherche d’emploi ou en phase de réadaptation professionnelle au nouvel entrepreneur, tout brainworker en devenir, soit tout un chacun trouvant là des opportunités de direction, de coopération et de perfectionnement, peut intégrer une équipe de travail ou bénéficier des services de l’Institut. Les productions éditoriales restent un support par excellence de formation, de valorisation et d’insertion.
« L’Institut est un acteur de l’économie genevoise, fournisseur des assurances sociales, membre de la Chambre d’économie sociale et solidaire de Genève et partenaire d’organismes de formation ou d’insertion. »
A ce jour, il a créé trois postes de travail rémunérés et a pour but d’en développer d’autres en renforçant la vente de ses services et en nouant de nouveaux partenariats.
François Keller organise et coordonne les projets de l’Institut depuis sa constitution. Il dirige des publications et est l’interlocuteur de personnes aidées par les assurances sociales, les cantons et les communes. Travaillant sur mandats, il assure aussi la direction de processus de certification qualité (ISO 9001, Eduqua) pour différentes entités de Suisse romande et intervient dans des équipes de travail pour élaborer de nouvelles prestations en matière d’insertion et de santé.